3 bonnes raisons de faire des rotations de cultures

C’est l’une des premières astuces que j’ai utilisé à l’époque de ma transition permacole : la rotation de cultures, ou LA technique ancestrale idéale pour doubler vos récoltes facilement.

Comment ça marche ?

Le principe est simple : il s’agit simplement d’alterner (sur une période de 4 ans environ) les différents types de cultures sur un même endroit du potager, afin de ne pas appauvrir votre sol. 

Pour ce faire, il faut d’abord prendre conscience d’une chose : tous les fruits et légumes n’appartiennent pas à la même catégorie. En maraîchage, on classe ainsi les légumes selon les parties de la plante que l’on récolte :

Les catégories de légumes

À noter : il existe une cinquième catégorie un peu particulière, les légumineuses (haricots, pois, fèves…). Comme ceux-ci ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique dans le sol, et donc de l’enrichir, vous pouvez vous en servir comme engrais vert. 

Une fois que vous avez ces catégories bien en tête, découpez votre potager en plusieurs zones (au moins deux pour un potager inférieur à 50 m², quatre ou cinq dans l’idéal). 

Chacune de ces parcelles prédéfinies accueillera un type de plantes la première année. L’année suivante, elle accueillera une autre catégorie de plantes, l’année d’après encore une autre, et ainsi de suite sur 4 ans, avant de répéter le cycle.

Pour chaque parcelle, il est également nécessaire de planter à un moment du cycle de l’engrais vert (sous forme de légumineuses ou en semant de la phacélie, de la luzerne, de la moutarde…) afin de régénérer efficacement le sol.

Voici un exemple de ce que peut donner une rotation de culture sur les deux premières années du cycle :

Première année : on délimite les zones et on plante.

Deuxième année : on déplace les cultures sur la zone d’à côté.

“Ce n’est pas compliqué, par contre ça demande de la réflexion ! Alors, Florence, pourquoi tu te donnes tout ce mal ?”

Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a fait cette remarque ! Alors, aujourd’hui je vous explique tout.

Raison numéro 1 : Pour ménager votre sol !

Voyez votre sol comme le frigo de vos plantes.

Celles-ci y trouvent de quoi boire et manger. Et comme elles sont un peu (voire très) gourmandes, elles ne se gênent pas pour vider tout le stock de nutriments !

Autrement dit, lorsque vous plantez toujours au même endroit, vous risquez d’appauvrir votre sol. Celui-ci ne sera plus en mesure de nourrir vos plantes en retour.

Heureusement, toutes les plantes n’ont pas le même régime alimentaire ni la même façon de se nourrir. Ainsi, à différentes catégories de plantes :

  • Besoins différents : certaines demandent plus de phosphore, d’autres préfèrent le potassium.
  • Lieux d’approvisionnement différents : certaines vont prospecter le sol en profondeur grâce à un système racinaire pivotant (une grosse racine principale, qui s’enfonce verticalement), d’autres exploreront les alentours grâce à un système racinaire fasciculé (racines fines qui explorent le sol dans tous les sens).
  • Quantités de nutriments différentes : les légumes racines sont par exemple moins gourmandes que les légumes fruits. 

Par conséquent, lorsque vous alternez différents types de cultures, vous offrez à vos différentes plantes la possibilité de piocher un peu partout, sans anéantir l’une ou l’autre ressource en particulier.

Et c’est aussi bénéfique pour votre sol, puisqu’il a l’opportunité et surtout le temps de reconstituer les stocks pour les prochaines années.

La rotation des cultures est donc essentielle lorsqu’on souhaite cultiver de manière durable.

D’ailleurs, nos anciens l’avaient bien compris !

Raison numéro 2 : Pour limiter le cycle de développement des maladies et les ravageurs.

Les végétaux appartenant à la même famille ont tendance à se transmettre plus facilement les maladies et à nourrir les mêmes ravageurs. 

C’est un peu comme pour les animaux. Imaginez qu’un chat atteint d’une maladie très contagieuse ait passé du temps dans une pièce.

Si vous mettez un autre chat dans cette pièce, il y a de fortes chances pour qu’il attrape la même maladie. Alors qu’un serpent pourra s’y promener sans risque.

Dans votre sol, c’est pareil : les bactéries et les ravageurs essaient tous de s’implanter dans un endroit où ils auront le plus de chance de trouver leur aliment ou leur hôte de prédilection.

Si vous déplacez vos cultures, ils auront plus de difficultés à trouver ce qu’ils cherchent. Cela va perturber leur cycle de développement.

En outre, rappelez-vous qu’une grande partie de cette microfaune ne peut pas se déplacer sur une large distance. 

Vous aurez peut-être l’impression que déplacer vos choux d’une parcelle vers la parcelle d’à côté ne fera pas une grande différence, et c’est tout à fait compréhensible. Mais pour certaines de ces petites bêtes, c’est comme si vous les aviez plantés à l’autre bout du pays !

Raison numéro 3 : Pour doubler vos récoltes.

Si vous avez suivi jusque là, vous voyez très bien où je veux en venir.

Avec la rotation des cultures, vous conservez un sol naturellement riche en nutriments et vous limitez la propagation des maladies.

Vous avez donc des plantes saines, bien nourries, suffisamment fortes et résistantes pour offrir un maximum de fruits et légumes !

C’est vraiment l’une des techniques les plus faciles à mettre en place pour s’assurer des récoltes abondantes. Après tout, il suffit “juste” de ne pas planter les mêmes potagères systématiquement au même endroit ! 

Alors, à tous les permaculteurs débutants, à tous ceux qui doutent encore de leurs capacités en matière de jardinage ou à ceux qui n’ont pas beaucoup de temps pour entretenir leur jardin : si vous devez commencer quelque part, je vous conseille de commencer par là ! 🙂

Il est temps de prendre soin de vous,

Florence,

Saine Abondance

Source : “Marcel Mazoyer : l’abattis-brûlis, une des premières formes d’agriculture”, Terre Ethique , YouTube

Crédits photos : Saine Abondance, Shutterstock.com

Facebook

Une réponse

  1. Merci Florence,
    Je trouve ces informations très intéressantes et aussi très utiles. Cependant mon problème, puisque je commence, c’est de savoir si le sol de mon jardin qui jusqu’ici était recouvert d’une pelouse, et d’une grande quantité de mousse, que j’ai essayé d’enlever sans trop retourner la terre, est adéquat pour y faire pousser des légumes, c’est une terre assez compacte, il y a des racines d’arbres qui la traversent, certains légumes ont besoin d’un mélange de sable et de terre, certains ont besoin de se déployer en profondeur, je ne sais pas si je dois rajouter de la terre achetée, sur quelle hauteur etc… Et donc je ne sais pas quoi planter où.
    Ce manque d’informations me paralyse. Et mes pousses devraient certainement bientôt être plantées.
    Christine

Répondre à Christine Junge Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *