Le mystère des 1001 couleurs des feuilles du jardin…

 

Chère lectrice, cher lecteur, 

Lors d’une balade en forêt, vous êtes-vous déjà interrogé sur l’origine des couleurs chatoyantes que prennent les feuilles en automne ? 😊

C’est en tout cas ce que je me suis demandée lors de ma dernière promenade dominicale, dans la forêt près de chez moi…

 

Alors, j’ai mené l’enquête ! Voici le fruit de mes recherches.

L'arbre, peintre du jardin

Dans la nature, rien n’est laissé au hasard : chaque teinte de feuilles est intimement liée à une phase du cycle de vie de l’arbre.

1. Du vert pour l'énergie

Au printemps, les chloroplastes des feuilles sont chargés de chlorophylle, pigment responsable de la photosynthèse, grâce à laquelle l’arbre puisera son énergie. [1]

En absorbant les longueurs d’ondes rouges et bleues de la lumière du soleil, la chlorophylle réfléchit les longueurs d’ondes vertes, donnant ainsi aux feuilles leur teinte caractéristique. [1]

© Chlorophyll absorbs red and blue, but reflects green light by Nefronus, CC BY-SA 4.0, via Wikicommons

2. Du jaune et du orange pour préparer l'hiver

Quand vient l’automne, les journées raccourcissent et la luminosité diminue. L’arbre synthétise alors de l’éthylène, une hormone qui agit comme un signal d’alarme pour ralentir son métabolisme.[1] L’activité photosynthétique diminue alors, jusqu’à s’arrêter complètement. Ce faisant, la chlorophylle contenue dans les feuilles perd toute utilité.[1] Elle se dégrade, avant d’être ré-assimilée par le tronc, les branches ou les racines via la sève. Elle sera ainsi stockée pendant l’hiver puis ré-utilisée pour former les feuilles fraîches au printemps.

Dépouillées de leurs pigments verts, les feuilles révèlent alors leurs teintes jaune et orange, jusqu’alors dissimulées par la chlorophylle.[1] Ces composés xanthophylles et carotènes les protègent des rayons ultraviolets du soleil et contribuent eux aussi à la photosynthèse, quoique dans une moindre mesure.[1] 

Résultat : une incroyable palette de nuances orangées se révèle au grand jour, pour le plaisir des yeux !

3. Du rouge flamboyant pour se démarquer

Phénomène plus rare mais tout aussi magnifique, certaines essences d’arbres se parent d’un rouge flamboyant, comme le chêne rouge d’Amérique ou le sumac. Les feuilles produisent des pigments pourpres et violets que l’on retrouve dans bien d’autres fruits et légumes, comme les poivrons, les prunes ou les myrtilles, appelés « anthocyanines ».[1]

Pour certains botanistes, cette couleur agirait comme une mise en garde destinée aux organismes et insectes qui songeraient à s’abriter dans l’arbre à l’approche de l’hiver, car ces composés peuvent s’avérer toxiques. [1] 

D’autres encore considèrent que ces pigments visent à remplacer la chlorophylle et constituent un « cuir » protecteur face aux rayons du soleil…[1] Un peu comme un coup de soleil par anticipation !

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4. Du brun pour la légèreté

Lorsque l’arbre a aspiré tous les nutriments et sucres contenus dans ses feuilles, il est temps pour lui de se séparer de ces dernières.

Sous l’effet de l’éthylène, un petit bouchon imperméable se forme à la jonction entre la branche et le pétiole de la feuille, empêchant toute circulation de sève entre les deux organes. [1] Celle-ci finit par se dessécher, brunir, et mourir. Un simple coup de vent suffit alors à la détacher de son arbre.

Mais ce phénomène diffère selon les essences : chez le charme ou le hêtre, les feuilles séchées demeurent bien accrochées aux branches. On parle alors de « feuillage marcescent ».[2]

Moins de feuilles = moins de risques

Cela peut sembler contre-intuitif, mais si les feuilles se parent ainsi de couleurs rouges, orangées et dorées, jusqu’à se dessécher puis tomber… C’est donc pour mieux préparer l’arbre à l’hiver

En effet, la faible luminosité ne permet plus aux feuilles de remplir leur fonction photosynthétique et nutritive. Elles deviennent alors très coûteuses en énergie, en plus de générer d’importantes pertes d’eau à une période où celle-ci vient à manquer à cause du gel et des taux d’humidité plus faibles.[3]

Pour ne pas perdre d’énergie et limiter la déshydratation en hiver, les arbres retirent donc leur grand manteau de feuilles. Cela leur est tout simplement plus bénéfique… Pour ne pas dire vital !

 

Les conifères, stars de l’hiver

Les houx, le lierre, les pins et autres conifères sont quant à eux naturellement préparés à affronter l’hiver : leurs feuilles sont capables de maintenir l’activité photosynthétique en tout temps grâce aux substances antigel et isolantes dont elles disposent. L’arbre peut donc passer l’hiver sereinement, sans avoir à s’en séparer ! [2]

 

Alors, la prochaine fois que vous vous promènerez en forêt à votre tour, je parie que vous verrez ces superbes couleurs de saison sous un nouveau jour ! 😊

Il est temps de prendre soin de vous,

Florence

Saine Abondance

 

Sources : 

[1] https://www.science-et-vie.com/nature-et-enviro/pourquoi-les-feuilles-des-arbres-changent-elles-de-couleur-a-lautomne-1905.html#item=4

[2] https://lagazettedesplantes.com/2015/10/12/pourquoi-les-feuilles-des-arbres-jaunissent-elles-et-tombent-elles-en-automne/

[3] https://www.simplyscience.ch/fr/enfants/decouvre/pourquoi-les-feuilles-tombent-elles-des-arbres-en-automne 

 

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