LA FOIRE AUX QUESTIONS Permacoles

Initiation à la permaculture

Comment débuter en permaculture ? 

Je n’ai pas de jardin. Puis-je faire de la permaculture sur mon balcon ou en intérieur? 

Le jardinage nécessite-t-il une présence quotidienne ?

Peut-on pratiquer la permaculture sur tout type de sol ?

Peut-on jardiner dans tout type de climat ? 

Comment connaître mon type de sol ?

Où s’approvisionner en bonnes graines ?

Quelles plantes qui ne nécessitent peu d’entretien seraient les plus intéressantes pour débuter ?

Que faire en hiver ?

Astuces permacoles

Pommes de terre sur carton : description de la pratique et astuces

Semis avec rondelles de tomates : description de la pratique et astuces

Le polystyrène comme isolant : description de la pratique et astuces

Construire un poulailler mobile

Les abeilles : vos alliées permacoles

Que faire avec un terrain plein de cailloux

Fertiliser mon sol : quand, avec quoi, comment ?

La permaculture est un concept, une philosophie de vie, qui vise à créer des systèmes agricoles et humains durables, s’inspirant de la nature.

 

Concrètement, un jardin permacole, c’est notamment un jardin :

 

  • Avec une grande diversité de plantes (fleurs, arbres, arbustes, haies, associations végétales)
  • Un sol vivant (sa faune est favorisée par le paillage, des couvertures végétales permanentes…)
  • Le plus autonome en eau (installation de points d’eau, de récupérateur d’eau…)
  • En semences (apprendre à récolter et conserver ses propres semences…)
  • Où rien ne se perd (recyclage des déchets avec le compostage…)

 

Le tout dans un esprit permacole : avec beaucoup d’observation et de patience, le partage de ses surplus, l’échange d’astuces et de conseils, l’acceptation d’avoir des pertes au potager : il faut « vivre et laisser vivre ».

 

Naturellement, suivre ces principes demande du temps… C’est le plaisir de se renseigner (via des livres, des revues, des réseaux de permaculteurs, des associations…), et surtout de faire et d’essayer sans se décourager !

 

Il est impossible de vous dire : « pour commencer la permaculture, commencez par installer un poulailler ou un récupérateur d’eau ; faites une culture sur butte, etc. », car chaque projet doit s’adapter à votre situation propre, à vos besoins, vos envies.

 

Je vous recommande d’y aller pas à pas, en mesurant vos succès.

Ici l’astuce consiste à clairement identifier votre objectif (certaines personnes vont rechercher l’autonomie alimentaire, d’autres l’autonomie énergétique, l’autonomie en légumes, en aromatiques, etc.) Voici une méthode simple pour vous permettre de vous fixer des objectifs clairs et lucides. Chacun de vos objectifs doit être dans l’idéal « SMART », c’est-à-dire :

S

comme spécifique, c’est à dire un objectif adapté à vos besoins.

M

comme mesurable, afin de pouvoir quantifier vos récoltes par exemple.

A

comme accepté. Est-ce que votre famille accepte le jardinage naturel et sa phase de transition ?

R

comme réalisable ou réaliste. En effet il est impossible de nourrir 4 personnes sur un potager de 5m2 du jour au lendemain ! Les petites surfaces peuvent être très productives mais il faut pour cela de nombreux paramètres requis et un entretien plus fréquent.

T

Comme temporisé, pour être sûr que votre projet avance, et, dans le but de ne pas être déçu, fixez-vous des objectifs atteignables dans un délai correct !

Oui ! La permaculture ne s’applique pas qu’au seul jardinage : c’est une philosophie de vie dont les objectifs sont :

  • De prendre soin des hommes
  • De la nature
  • Et de partager équitablement

 

Ces principes éthiques peuvent s’appliquer à tous les domaines de la vie humaine (enseignement, santé & bien-être, économie, habitat, outils & technologie…). Il est donc tout à fait possible de « faire de la permaculture » sans jardiner.

 

Concrètement, c’est notamment :

 

  • Être un consomm’acteur
  • Soutenir, privilégier les producteurs locaux
  • Manger équitable pour les choses que vous ne trouvez pas localement
  • Manger des fruits frais et de légumes de saison
  • Manger moins de viande
  • Manger moins de nourriture industrielle ou préparée, plus de nourriture locale
  • Recycler, réutiliser
  • Limiter le gâchis
  • Privilégier la mobilité douce,
  • Isoler votre maison (économie d’énergie)
  • Récupérer l’eau de pluie

 

C’est le retour du bon sens, de la « sobriété heureuse » (P. Rhabi).

Non !

Tout d’abord, jardiner c’est suivre le rythme des saisons : certaines périodes (comme le printemps avec le top départ des semis et plantation de l’année) sont naturellement plus chargées que d’autres (comme en hiver, où le jardin – et le jardinier – se reposent).

Ensuite, le temps de jardinage s’adapte à vos objectifs, envies : on peut très bien jardiner une fois de temps en temps, pour le plaisir, et pour avoir quelques fleurs et quelques récoltes.

Si vous souhaitez jardiner dans un objectif d’autonomie alimentaire, là oui, l’investissement en temps doit être plus important. Mais même dans cette situation, une présence quotidienne n’est pas nécessaire : tout l’intérêt de la permaculture est de développer des techniques et méthodes dans l’objectif de se faciliter la vie.

Oui, bien-sûr !

Sachez que le sol parfait n’existe pas : tous les sols ont leurs avantages et leurs inconvénients, le tout est de savoir adapter ses pratiques à ces particularités.

Oui !

Depuis que l’homme est sédentaire, il s’est efforcé à cultiver des plantes pour se nourrir où qu’il soit dans le monde.

Ainsi, sachez qu’il n’existe pas une agriculture, mais des agricultures : toutes s’adaptent à leur contexte environnemental particulier. On retrouve ainsi des systèmes agricoles de montagne, de milieu tropical, tempéré, continental…

La texture d’un sol dépend de la distribution de trois grandes classes de particules : 

  • les argiles, 
  • les limons, 
  • les sables.

Ces particules sont de tailles variables, les argiles sont les particules les plus fines du sol (<2 μm), les limons ont une taille intermédiaire (entre 2 et 50 μm) et les sables sont les plus grandes (entre 50 μm et 2 mm). Les particules supérieures à 2 mm sont appelées les “éléments grossiers”, il s’agit de graviers ou de cailloux plus ou moins gros. 

Il existe ainsi des sols dits “sableux”, “argileux” ou “limoneux”. mais le plus souvent les sols ont des compositions intermédiaires comme les sols dits “argilo-sableux” ou “argilo-limoneux” par exemple.

Le diagramme de Jamagne répertorie toutes les textures de sol que l’on retrouve dans la nature:

Source : Mikenorton (CC BY-SA 3.0) via Wikimedia commons

 

Chaque appellation correspond ainsi à une répartition précise des particules minérales. C’est elles qui influencent les capacités d’un sol à être perméable à l’air, à retenir l’eau et à stocker des éléments minéraux. 

Chaque sol à ses avantages et ses inconvénients. Les sols argileux sont ainsi riches, mais ils peuvent devenir très durs par temps chaud et sec ou très boueux par temps humide. A l’inverse, les sols sableux sont pauvres en éléments nutritifs et très drainants. De leur côté, les sols limoneux sont fertiles, mais leur fragilité fait qu’ils s’épuisent vite et qu’ils sont sensibles au tassement.

Pour identifier rapidement la texture de son sol, vous pouvez faire le test du boudin :

Prenez un échantillon de votre sol et essayez de former un boudin :

Si c’est impossible, que le sol est trop friable : c’est un sol sableux

Si vous arrivez à former un boudin, mais qu’il casse facilement : c’est un sol limoneux

Si vous arrivez à former un boudin parfait, qui ne casse pas : c’est un sol argileux.

Les recommandations ici sont personnelles.

Ceux qui ont ma confiance pour acheter de bonnes graines, ce sont ceux dont c’est la passion, le métier, depuis des générations : ce sont les semenciers.

Ceux qui garantissent une graine qui appartient au droit commun, qui nourrit réellement la terre et les hommes, celles que vous pourrez récolter en toute confiance, celles qui ne sont pas stériles.

Et idéalement, celle qui vient de votre région ou au moins de votre pays.

J’ai une grande amitié avec l’équipe des semenciers Mille Variétés Anciennes : https://www.millevarietesanciennes.org/

Il s’agit d’un domaine familial qui fête récemment ses 100 ans, où on y est paysan de père en fils.

Ils m’ont fait confiance dès le début. Ils m’aident aussi sur la rédaction des revues mensuelles Saine Abondance.

 

Evidemment, il y a d’autres semenciers qui ont toute ma confiance, mais que je ne connais pas intimement à chaque fois. Vous pouvez toutefois y aller les yeux fermés :

  •   Réseau Semences Paysannes

https://www.semencespaysannes.org/

(céréales et plantes potagères)

 

  •   BiauGerme

https://www.biaugerme.com/

(plantes potagères, fleurs, aromatiques, et engrais verts)

 

  •   Germinance

https://www.germinance.com/

(plantes potagères, et surtout, toutes en biodynamie)

 

  •   Kokopelli, qui ne connaît pas….

https://kokopelli-semences.fr/fr/ 

 

  •   Semailles

https://www.semaille.com/

(plantes potagères, fleurs, aromatiques et engrais verts !!)

 

 

Et en Suisse ? 

A l’échelle de la superficie de son pays, la Suisse a de nombreux semenciers de haute qualité ! Par exemple :

 

Ou encore, Sativa

https://www.sativa.bio/fr

(plantes potagères, fleurs, aromatiques, et engrais verts !!)

Laitues et chicorées, courges, courgette, échalote, épinard, fève, fraise, haricot, rhubarbe, topinambour, aromatiques (persil, ciboulette, thym, romarin, menthe…), radis…

En hiver, le jardin est au repos : veillez à ce que le sol soit couvert (paillage, couverture végétale…) pour le protéger des intempéries.

Période des tailles d’hiver pour les ligneux, nettoyage des massifs.

Hors gel ou neige : plantation des arbres et arbustes (fruitiers ou ornementaux) et des bulbes de printemps.

Quelques cultures d’hiver sont possibles sous tunnel ou châssis (mâche…), mise en jauge de récolte de la saison (poireaux, betteraves…), forçage des endives.

La sortie de l’hiver est un moment important : c’est la période idéale pour faire ses plans de culture pour l’année et pour faire ses commandes et achats de graines.

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